Avec ses 4807 mètres de hauteur, le Mont-Blanc reste le toit de l’Europe. Incontestablement, cette montagne représente le site phare des Alpes. Elle a d’ailleurs marqué le début de l’alpinisme. Parce que son passé se révèle extrêmement riche, découvrez l’histoire de l’ascension du Mont-Blanc entre dates clés, figures importantes et anecdotes.

Histoire de l’ascension du Mont-Blanc : l’exploit de Jacques Balmat et Michel Paccard

Nous sommes en 1760 quand le scientifique genevois De Saussure promet une forte récompense au chamoniard qui atteindra la cime du Mont-Blanc. Les tentatives infructueuses se succèdent. D’ailleurs, le massif est appelé à cette époque la « montagne maudite« . Aujourd’hui encore, l’un des sommets se nomme le Mont Maudit.

Deux enfants du pays, le chasseur de cristal local Jacques Balmat et le Dr Michel Paccard, un amateur passionné de montagne, relève le défi le 8 août 1786. Les deux hommes, respectivement âgés de 24 et 29 ans à l’époque, ont leurs statues sur une place du centre-ville de Chamonix. Pour la petite histoire, Michel Paccard, dont les motivations étaient profondes et gratuites, n’a jamais tiré aucune gloire de son exploit. Il cédera la totalité de la récompense à Balmat. Celui-ci se présente comme le guide qui a tout fait et Paccard comme le client qu’il a fallu porter. C’est seulement en 1932 que l’honneur du docteur est réhabilitée.

Quant à De Saussure, personnage clé de l’histoire de l’ascension du Mont-Blanc, il gravira à son tour le sommet le 3 août 1787, accompagné de 18 guides. Son ascension a un retentissement mondial. Grâce à lui, la montagne devient à la mode. Et le nombre de visiteurs ne cesse de croître…

L’accident de la caravane Hamel, un épisode clé de l’histoire de l’ascension du Mont-Blanc

En 1820, l’ascension du Mont-Blanc reste encore une rareté et un exploit. A cette date, le docteur Jacques Hamel, né en Russie, se met en tête de conduire des expériences dans le massif du Mont-Blanc. Une douzaine de guides est sollicitée pour l’acheminer vers le sommet avec son matériel (réchaud, appareil photo, etc.). Malgré le temps défavorable, il exige la poursuite de l’ascension. La caravane reprend alors la route mais la neige se met à glisser.

De cette expédition, trois guides ne reviendront pas. Pierre Balmat, Pierre Carrier et Auguste Tairraz disparaissent à jamais dans une crevasse. Il s’agit du premier accident mortel sur une voie d’ascension au Mont-Blanc. Le lendemain, le Dr Hamel rentre à Genève et ne remettra jamais les pieds à Chamonix !

Cet accident montre à quel point les guides rencontraient autrefois des difficultés à se faire entendre de leurs clients. Cet épisode qui a ponctué l’histoire de l’ascension du Mont-Blanc est à l’origine de la création de la Compagnie des Guides en 1823. Des lignées familiales entières vont émerger sous les deux versants du Mont-Blanc, associant pour des générations des patronymes de guides illustres (Croz, Ravanel, Croux, Payot, Grivel, Rey, Vallot, etc.).

La première ascension du Mont-Blanc par une femme

La première ascension du sommet par une femme a lieu en 1808. Elle s’appelle Marie Paradis dite La Paradisa, et habite un hameau des Houches dans la Vallée de Chamonix. Issue d’un milieu très modeste, elle y exerce la profession de servante d’auberge. La plupart des récits de l’époque s’accordent sur le fait que la cordée, menée par Jacques Balmat, était composée de plusieurs habitants de Chamonix. L’ascension de Marie Paradis n’eut pas un grand retentissement médiatique contrairement à celle d’Henriette d’Angeville, trente ans plus tard.

Surnommée la « fiancée du Mont-Blanc », cette aristocrate est la deuxième femme a avoir atteint la cime. Henriette d’Angeville est aussi la première femme a avoir fait l’ascension jusqu’au sommet sans aide. Pour l’occasion, elle s’était fait confectionnée une toilette spéciale composée d’un pantalon bouffant, d’un manteau cintré et d’un canotier cagoule isolant.